• La France connaît actuellement une révolution silencieuse : sa démographie.

    Les démographes hésitent cependant à parler de révolution, car la population française demeure à l'intérieur des cadres d'un profil qu'on lui connaît depuis assez longtemps déjà, et qui peut se résumer en quelques mots : la France est à la fois féconde, mais vieillissante.

    Alors où est donc la révolution ?

    Eh bien, elle est assurément derrière nous, et sans doute encore un peu devant. Mais dans quoi exactement ? Dans le rythme de la croissance démographique. Depuis l'an 2000, la France gagne plus d'un million de personnes par cycle de deux ans et demi, en moyenne.

    C'est à dire qu'elle en gagne un peu plus de 2 millions en 5 ans et 4 millions en 10 ans.

    Deux millions de personnes, c'est à peu près la population de Paris intra muros, donnée pour 2,15 millions de personnes environ en 2005.

    Dans quelque mois, nous voterons pour un nouveau président de la république. A l'issue de son mandat, l'équivalent de la population d'une ville comme Paris sera née !

    C'est à dire que d'ici 5 ans, il va nous falloir bâtir une ville comme Paris, afin d'accueillir lorsqu'ils seront devenus adultes les enfants qui naîtront d'ici 5 ans. L'image est sans doute trompeuse, car les villes et leurs équipements d'aujourd'hui ont d'ores et déjà une capacité d'absorption qui leur permet, dans une certaine mesure, de loger, de transporter, de nourrir, de soigner, de chauffer, de laver, d'éduquer ou de punir cette future population.

    Mais dans une certaine mesure seulement.

    Déjà, du point de vue du logement, on se rend bien compte d'une insuffisance. Que dire des voies de communication, dont le niveau de saturation ne permet pas d'envisager sereinement une baisse des encombrements ? Et la justice ? Les prisons ? Les hôpitaux, les écoles, les crèches ? les RER ou l'enlèvement et le retraitement des ordures ménagères ? l'eau potable ? L'énergie ? La maîtrise de la pollution ?

    On pressent dans cette révolution démographique les éléments d'une révolution urbaine, technologique, écologique, économique et sociale.

    Comment allons-nous partager une ressource urbaine qui promet, si rien n'est fait, de devenir rare ? La ressource urbaine, ce n'est pas que de l'équipement, du logement ou de la prestation de services, c'est aussi du confort et de la qualité de vie.

    Il n'aura échappé à aucun parisien, par exemple, que le périphérique est enterré à l'ouest de la ville, lorsqu'il longe le XVIième et le XVIIième arrondissement d'un côté, et Saint Cloud, Neuilly et Levallois de l'autre, et qu'il ne refait surface que lorsqu'il pénètre dans des environnements plus populaires. Il y a donc dans tout cela du marquage social : le pauvre a la laideur urbaine, le riche a la beauté.

    La France est-elle en train de perdre le pari urbain qu'elle a lancé vers le XIXième siècle en concentrant au même endroit le travail et le capital, concentration géographique qui a été la clé de l'efficacité économique ? Mais cette concentration géographique a t'elle encore un sens à l'époque de la société de l'information et des télécommunications ? Si oui, lequel ? Allons nous renforcer ce montre urbain qu'est l'agglomération parisienne, ou allons parier sur les capitales régionales, ou les villes moyennes, ou inventer quelque part entre Lyon ou Montpellier un modèle urbain qui se voudrait « métropole régionale et européenne» ?

    Que dire encore de la productivité agricole qu'il faudra atteindre pour nourrir avec un foncier agricole qui est nécessairement limité une population qui promet d'atteindre la barre des 70 millions d'ici à 2050 ?

    Et tous les emplois qu'il faudra créer ?

    Là, ce problème est fondamental : la France d'aujourd'hui dans le monde de demain a un problème de taille critique. Trop grosse pour être flexible et performante, elle fait moins que les formules un de l'économie mondiale. Mais trop petite pour obtenir des effets de série ou de levier, elle fait aussi moins bien que les poids lourds. Elle se fait ainsi laminer, doucement mais sûrement, par le haut et par le bas.

    Ce million d'habitants tous les deux ans et demi est donc une divine surprise qui fournira à notre économie les bras et les cerveaux dont elle aura besoin pour se tailler sa place dans un monde qui restera, quoiqu'on en dise, dangereux, cruel et cynique.

    Mais il n'y a pas que le facteur quantitatif, il y a aussi la répartition par âge. Aujourd'hui, si nous mettons 10 Français dans une pièce nous avons en gros 2 seniors de 60 ans et plus, 5 middle aged de 20 à 59 ans et 3 juniors de moins de 20 ans.

    D'ici à la moitié du siècle, les seniors passeront à 3 et plus de 2 d'entre eux seront très âgés. Dans la tranche du milieu on ne sera plus que 4, peut être un peu plus, alors que les juniors resteront à 3.

    Ces prévisions décrivent une société où 4 personnes en âge d'être active devront supporter 3 juniors et 3 seniors (les uns ou les autres n'étant pas forcément actifs ou inactifs). Compte tenu du ratio de 4 pour 6, on comprend immédiatement que l'âge de la retraite, la productivité globale des actifs (ou pour prendre un autre indicateur, leur taux d'activité) et l'accès à l'emploi des jeunes deviennent des questions d'une importance majeure.

    On s'oriente donc vers une société assez « sérieuse » où chacun des groupes qui la compose devra être performant aussi bien à l'école, qu'au travail ou dans la gestion de ses dépenses de santé en fin ou en début de vie.

    C'est à dire une société assez policée où le droit à l'erreur est d'autant plus restreint que le risque socialement accepté tend vers zéro, une société où la consommation des loisirs doit être millimétrée dans le temps, comme le travail, car l'exigence d'efficacité économique sera telle que chacun devra vite et bien faire ce qu'il a à faire dans sa petite case.

    Dés aujourd'hui d'ailleurs, nous sommes invités à cesser de fumer, cesser de rouler vite, cesser de mal nous alimenter, cesser de nous exposer au soleil ou à des substances nocives, etc,  afin de ne pas mourir prématurément ou de coûter cher en soins.

    Le rythme même des vacances scolaires n'est plus calqué sur un calendrier religieux ou agricole, mais sur un agenda permettant de rationaliser l'exploitation des capacités hôtelières et de loisir du pays, zone par zone, type de vacances par type de vacances, en fonction des équipements disponibles.

    Côté travail, nous oublions que l'apport fondamental de la loi sur les 35 heures est la réglementation au millimètre près du temps de travail, bien plus élastique auparavant. La « juridisation » du temps de travail par l'Etat n'a pas comporté que des aspects positifs : elle a aussi été perçue par les travailleurs comme le couronnement de ce long processus historique de division du travail qui se trouve au cœur même de l'aliénation du travailleur. En somme, le patron a dit « tu vas faire seulement ce qu'on te dit de faire » et l'Etat a rajouté « dans le temps qui t'es imparti » redonnant vigueur à un système de domination qui s'était en réalité largement affaibli avec la fin du taylorisme.

    D'une façon générale, les progrès des sciences sociales, des techniques de gestion du risque et de prédictique, l'accumulation des données personnelles dans des fichiers informatisés éventuellement interconnectés, l'essor des logiciels de traitement de base de données et le passage par les entreprises comme les administrations de l'approche « produit » vers l'approche « client » permettent d'imputer à une personne déterminée le prix attaché au risque qu'elle prend individuellement ou qu'elle fait peser sur les autres, en adoptant tel ou tel comportement, avant même que ce risque ne se matérialise.

    Nous nous dirigeons ainsi vers une société où nous pourrons faire « payer » à quelqu'un les conséquences de ses actes, avant même que ces conséquences n'existent dans la réalité, un peu à la façon de ce qui était décrit dans le film Minority Report.

    On songe alors immédiatement à un « Big Brother » qui s'incarnerait dans la puissance publique d'un Etat plus ou moins totalitaire, mais l'on aurait bien tort car c'est un mouvement général de la société et l'Etat n'est pas, et de loin, le plus dangereux des « Big Brother » qui nous surveillent, nous auscultent et nous mesurent sous toutes les coutures.

    Il y a surtout les entreprises privées qui mettent en place, avec une extraordinaire intention de bien faire, des systèmes informatisés de traitement de masse des données, dans le but d'affiner leur vision du « bon client », afin de mieux le satisfaire. Or, surtout dans le secteur des assurances qui est l'un des plus avancé dans ce domaine, on a remarqué que ce type de systèmes informatisés excluait du format « bon client » à peu près 20% d'une population donnée.

    Ne vous êtes vous jamais demandé ce qui se passerait si, simultanément, les ordinateurs d'EDF, GDF, de votre compagnie de téléphonie mobile ou fixe, ceux de votre compagnie d'assurance ou de votre banque, décidaient soudainement que vous faites partie de ces 20% ?

    Si vous voulez avoir un avant goût, demandez à votre banquier comment il vous note en tant que client et vous serez surpris, non pas forcément par la note qu'il vous donne, mais par le nombre d'informations qu'il peut détenir sur vous sans que vous le sachiez et surtout par la précision de l'évaluation du risque client que vous représentez pour lui.

    A l'heure de la campagne électorale, qui voit s'affronter dans le vaste champ des idées politiques et économiques les programmes des candidats, nous pourrions penser que ce qui est le plus important pour nous réside dans les propositions qu'ils expriment.

    Pourtant, ce qui changera le plus notre vie dans les années à venir dépend beaucoup plus de facteurs démographiques et bêtement techniques, points sur lesquels aucun candidat n'a développé une quelconque stratégie d'ensemble.

    L'histoire de l'humanité tient dans quelques éléments tout simples : l'économie, qui conditionne la taille du gâteau, la démographie, qui conditionne le nombre de parts à faire, et le système de domination sociale qui détermine qui va pouvoir se goinfrer et qui devra se taire et se contenter du peu qu'il a.

    Il est dommage qu'au moment où des facteurs démographiques se combinent à des facteurs techniques pour former un mélange assez détonnant, aucun des candidats en lice ne juge utile d'en faire un thème central de son discours.


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  • Idée cadeau,pour la Saint Valentin.

    Un couple, dans son lit :

    - Tu sens bon. Qu'est ce que tu as mis comme eau de toilette?

    - J'ai pris un bain.

    - Oui, c'était pas du luxe. Mais ton eau de toilette?

    - Elle s'appelle "j'ai pris un bain".

    - Mais t'en as pris, un bain?

    - Ben non, j'ai mis de l'eau de toilette.

     

    J'ai pris un bain, l'eau de toilette qui diminue votre facture d'eau.


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  •  Idée cadeau,pour la Saint Valentin.

    Un couple, dans son lit :

    - Tu sens bon. Qu'est ce que tu as mis comme eau de toilette?

    - J'ai pris un bain.

    - Oui, c'était pas du luxe. Mais ton eau de toilette?

    - Elle s'appelle "j'ai pris un bain".

    - Mais t'en a pris, un bain?

    - Ben non, j'ai mis de l'eau de toilette.

     

    J'ai pris un bain, l'eau de toilette qui diminue votre facture d'eau. 


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  • Dormez tranquille braves gens,

     

    Tout va bien.

     

    Il est 3 heures du mat',

     

    Je veille.

     

     


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  • Bon alors, le docteur m'a dit plusieurs choses.

     

    D'abord, il faut que j'arrête d'être méchant avec les gens et surtout avec les blondes.

     

    Ensuite il faut que ma résolution de voter Ségolène Royal tienne au moins jusqu'au premier tour (putain, là ça va être dur).

     

    Après, il faut que je m'abstienne de déposer des coms débiles un peu partout.

     

    Enfin, il faut que j'arrive à extérioriser ma SOUFFRANCE, que j'écrive un ROMAN D'AMOUR, que je paye mes factures EDF sinon ils coupent (ah les cons) et que je partage mes EMOTIONS avec les autres êtres humains de cette planète.

     

    Ah oui, j'oubliais: un doigt de tristesse serait du meilleur effet.

     

    Bon bon bon bon bon.

     

    Mais bordel! Comment j'vais faire? 


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